« La zone du Delta à l’image de la vallée est marquée ces deux dernières années par un regain de l’activité agricole irriguée découlant d’une volonté politique manifeste de booster la production rizicole et légumière, d’un contexte international relativement favorable avec la baisse du prix du pétrole et la hausse des cours des denrées agricoles mais aussi et surtout une nette hausse de l’initiative privée agricole aussi bien agro-industriel que familiale (PME Agricoles). Tout lopin de terres cultivables à distance raisonnable d’un point d’eau fait l’objet d’un aménagement même sommaire et d’une exploitation souvent deux fois dans l’année. » Telle est la précision faite par M. Mor Talla Sall de l’Ecole Doctorale « Eau Qualité et Usage de l’Eau » (Edeque / Css) mardi 31 octobre 2017 à Dakar lors de la célébration de la 5ème édition des trimestriels de l’Observatoire des valeurs sociétales et éthiques des organisations (Ovseo) sous le thème : « Gestion intégrée des ressources en eaux (Gire) : Accès durable à l’eau, conflits et perspectives ».
Présentant une communication axée autour du sous thème : « Développement d’un modèle de Gire opérationnel entre la CSS et différents acteurs ruraux autour des canaux principaux d’irrigation », M. Sall s’est largement exprimé sur le système agricole pratiqué dans Delta avent de révéler que la Compagnie sucrière sénégalaise (Css) compte asseoir un « modèle de Gire collaboratif et dynamique ». « Les terres autour des canaux d’irrigation principaux de la CSS n’échappe pas à cette nouvelle donne et incite à une réflexion commune devant aider à asseoir des systèmes de gestion et exploitation simple, durable et rentable. L’année dernière la mise en valeur des terres avec l’offre en eau de la CSS a généré sur environ 3000 ha des résultats bruts d’environ 1, 6 milliards de FCFA », a soutenu Mor Talla Sall qui s’exprimait à l’occasion de la célébration de la 5ème édition des trimestriels de l’Observatoire sous le thème : « Gestion intégrée des ressources en eaux (Gire) : Accès durable à l’eau, conflits et perspectives » mardi 31 octobre 2017 à Dakar. Evoquant l’opportunité qui s’y présente, Talla Sall note celle liée à une offre en eau de qualité toute l’année. Le « Fleuve Sénégal (avec un pompage de la CSS d’environ. 260 000 000 m3/an, soit l’équivalent de 4 mois d’evaporation du lac de Guiers) qui perd chaque année environ 13 milliards de m3 vers la mer et le Lacs de Guiers avec une reserve moyenne annuelle de 500 millions de m3 correctement régulé avec le reprofilage de la Taouey et le bon fonctionnement du pont barrage ».
De l’avis de notre interlocuteur, la solution préconisée est celle d’« un modèle de Gire collaboratif et dynamique ». « La réflexion actuelle s’oriente donc naturellement vers une Gire axée sur un Partenariat privé-privé et qui tient compte des contextes de production des différents acteurs. Cette gestion intégrée à l’échelle du bassin versant des canaux principaux externes du casier gravitaire aura 3 objectifs fondamentaux : une amélioration de l’offre en eau et de la productivité de l’eau agricole allouée à chaque acteur et qui sera la loi de base, un cadre d’actions durable qui pourra servir non seulement de modèle de partenariat sur l’eau agricole mais aussi sur un développement durable des exploitations familiales autochtones gage de durabilité sécuritaire des agro-industriels allochtones surtout en terme de régime foncière et une porte d’entrée vers un système agricole intégré multi production (industriel, semi industriel, familial privé, PME rizicole, élevage semi extensif et intensif) stable, durable, rentable et propre pour arriver à une sécurité alimentaire à moyen terme », indique Mor Talla Sall qui liste les outils et programme utiles au modèle. A l’en croire, il faut « un logiciel de cartographie type MapInfo ou ArcGis pour évaluer avec certitude à chaque campagne les données d’emblavement. Nous pourrons comparer et valider ces données avec un suivi par images satellitaires comme nous tentons de le faire actuellement avec les photos de Sentinel 2 dans le cadre d’une collaboration avec l’Université de Liège et le CSE, une maitrise des données hydrologiques afin d’aider tous les acteurs à disposer de repère pour la gestion des irrigations quotidiennes. Ces données hydrologiques seront à coupler avec celles des services décentralisés de l’Etat (DGPRE, OLAG, SAED) et sous régionales (OMVS, AGRHMET). Ces données seront associées à ceux climatiques et météorologiques de la CSS ou des partenaires publics selon un modèle simple d’alerte SMS ou sur réseaux ».