« La production des déchets est principalement d’origine anthropique, c’est-à-dire que c’est du fait de l’homme pour la plupart dû aux consommations des ménages, elles même qui commandent la production des entreprises que ces dernières soient agricoles, industrielles ou même commerciales. Ce qui veut dire que la production des déchets, malheureusement ira croissante si rien n’est fait avec l’explosion démographique et l’urbanisation galopante qui s’explique par les exodes massifs du monde rural vers le milieu urbain », a tristement lancé samedi Mahamadou Baldé, lors de l’Atelier randonnée sur la gestion des déchets organisé par l’Observatoire des valeurs sociétales et éthiques des organisations (Ovseo) au Parc forestier de Hann Mariste.
Le président de l’Ovseo qui s’exprimait en présence de l’économiste de l’environnement et conseiller technique au cabinet du ministère de l’Environnement et du Développement durable, Doudou Ndiaye, de la société civile, des universitaires, de start-upeurs et de plusieurs personnalités a indiqué que son observatoire a pour mission de débarrasser le Sénégal de tous ses déchets. Ce qui explique selon ses dires, cette séance de ramassages des ordures dans l’enceinte du Parc. M. Baldé a en outre appelé au recyclage des ordures. A ses yeux, la gestion des déchets devient un sérieux problème et à cet égard quasiment, « toutes les stratégies de gestion publique, donc toutes les régies publiques au Sénégal pour ne pas dire en Afrique ont échoué et que nos décharges sont devenues de véritables bombes écologiques et représentent d’énormes risques sanitaires pour les populations. C’est donc des sources potentielles de maladies avec notamment la contamination des nappes phréatiques », se désole l’économiste de l’environnement, président de l’Ovseo et directeur de publication de VivAfrik lors de l’événement qui avait pour thème « La gestion des déchets ».
Cependant, se réjoui-t-il, « les recherches récentes dans le cadre de l’économie circulaire tendent à donner un intérêt réel à la plupart des déchets notamment des déchets organiques et des déchets plastiques par le recyclage qui n’est rien d’autre que donner un nouveau cycle de vie à ce que l’on considère comme étant déchet donc ça redevient un bien économique.
Selon le chef de fil de l’Ovseo qui ne compte pas se laisser abattre par certaines pratiques ignobles des populations à l’égard de l’environnement, « l’Afrique n’est pas en reste, puisque ici même il existe des sociétés et des startups qui proposent déjà des solutions, dont nos partenaires. Je veux citer THECOGAS SENEGAL qui produit du bio gaz à partir des déchets organiques des abattoirs, PROPLAST qui nous a fourni des poubelles 100% recyclées du plastique errant qu’ils ont d’abord pré-collecté ensuite transformé en bien tout à fait utilisable. On a aussi des éco-briques qui s’activent à nous fabriquer des conteneurs grâce aux déchets ramassés, ce conteneur deviendra un banc public qui va augmenter la population de bancs. Il y a aussi la SOCOCIM qui dispose d’un incinérateur à base duquel elle crée de l’énergie. SUITE permet d’imaginer un ensemble de possibilités de réutilisation d’un déchet », dira M Baldé. Qui laisse entendre que l’idée de la rencontre est de mettre sur une même plateforme interactive les sociétés avec des expériences déjà abouties en même temps que des jeunes dans des entreprises technologiques et le public afin que naissent des synergies pour apprendre à mieux gérer nos déchets en les triant, les traitant et en les revalorisant. L’atelier vise donc à impulser de réelles perspectives d’innovations dans l’économie circulaire ou l’économie verte plus globalement avec à la clé la création de nouveaux métiers et donc des emplois pour les jeunes », conclut Mahamadou Baldé qui s’exprimait à l’occasion de la première rencontre de l’année 2017 de l’Ovseo dans le cadre des trimestriels du développement durable de l’observatoire qu’il dirige.
Moctar FICOU / VivAfrik