Observatoire des Valeurs Sociétales et Éthiques des Organisations

L’OVSEO invite les politiques à réfléchir sur le péril écologique

L’Observatoire des valeurs sociétales et éthiques des organisations (Ovseo) n’entend pas croiser les bras face aux maux qui guettent la planète terre sous l’effet des changements climatiques. Ainsi, célébrant jeudi 8 juin la 4ème édition de ses trimestriels sous le thème : « Le paradoxe des politiques d’émergence à l’heure des changements climatiques » en marge de la Journée mondiale de l’environnement fêtée le 5 juin, l’Observatoire dirigé par Mahamadou Baldé a mis les décideurs politiques devant leur responsabilité afin d’endiguer ce fléau. Un pari réussi, selon les initiateurs de la rencontre.

Et une fois n’est pas coutume, dit l’adage. L’Ovseo a de nouveau eu l’idée ingénieuse de faire appel aux politiques, aux universitaires, au corps diplomatique, à la société civile… dans les locaux d’OSIWA presque un an après le lancement officiel de ses activités dans ce lieu symbolique. L’intérêt visé par Mahamadou Baldé et son équipe est de « provoquer un débat sur le péril écologique pris globalement avec les leaders politiques de ce pays en faisant notamment un focus sur les questions liées aux changements climatiques avec son lot de catastrophes recensés comme l’érosion côtière, les sécheresses, l’agriculture qui qui connait un déficit en terme de productivité. Tout ceci mérite d’être discuté avec des hommes qui voudraient demain diriger ce pays ou qui le dirigent déjà » a précisé le président de l’Ovseo. Le but recherché par l’Ovseo est de voir selon le chef de fil de l’Observatoire des valeurs sociétales et éthiques des organisations quelles sont les propositions qu’ils pourraient faire, qui émaneraient de leurs projets et programmes politiques. Vu sous cet angle, l’Ovseo audite ou écoute de façon plus simple les leaders politiques. « Ils nous diront comment ils perçoivent le périple écologique et qu’est-ce qu’il faudrait faire au niveau du Sénégal aujourd’hui, sur quel levier appuyer pour que ce soit moins ressenti au niveau des populations et assurer leur bien-être ».

S’exprimant sur le changement climatique, l’économiste de l’environnement n’a pas mâché ses mots. Pour Mahamadou Baldé, les enjeux liés aux changements climatiques sont énormes et le Sénégal est un pays en voie développement. « Ce que nous souhaitons, c’est nous développer. C’est une question légitime. Tous les décideurs politiques proposent ou promettent aux populations le développement. De l’autre côté, nous sommes dans une planète limitée par le changement climatique, c’est-à-dire qu’on ne peut plus par les mêmes modèles qui ont permis aux nations dites développés ou riches, répliquer ce même types de processus pour nous développer à notre tour. Ce qui veut dire que les changements climatiques pourraient être un frein si on n’y réfléchi pas de façon adéquate avec aujourd’hui tous nos engagements notamment notre contribution prévue déterminé au niveau national (CPDN) qu’on a déposée au sein des Nations unies via la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC). Vous voyez que ça devient une question extrêmement complexe de dire qu’aujourd’hui nous allons nous développer sachant qu’on a des barrières qui sont là dont celles liées aux changements climatiques  », détaille M. Baldé. Qui estime que si nos hommes politiques ne sont pas imprégnés de ces questions, ça devient très compliqué. S’agissant du domaine agricole, l’économiste de l’environnement ne cache pas sa désolation. Il en veut pour preuve les pluies diluviennes qui se sont abattues dans la région Kolda. « Dans le seul secteur de l’agriculture, il y a de quoi s’alarmer. Il y a moins de 10 jours, Kolda a connu des pluies avec 78 mm d’eau qui arrivent normalement en fin juillet-août ou même en septembre pas en fin mai. Cela pourrait donner un mauvais signal  pour l’agriculteur qui est sous informé par rapport au fait que le calendrier pluvial a été chamboulé. Il pourrait se mettre à semer par exemple même si la pluie ne va pas continuer à tomber. Pour ce qui est de l’érosion côtière, on parle de reloger les populations de Guet-Ndar, car ce sont des habitations qui sont menacées, si ça continue, c’est tout Saint-Louis qui est menacé. Des preuves existent donc qu’au Sénégal, le péril écologique constitue une question alarmante qu’il faut prendre au sérieux par les décideurs politiques.

Une lueur d’espoir est permise si l’on se fie à Mahamadou Baldé. Car la lutte contre le changement climatique occupe de plus en plus une place de choix dans les programmes des politiques africains. « Le débat international est organisé chaque année, et on va tout droit vers la COP23 ça veut dire la 23ème session de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques. D’année en année, cette question est en train d’être prise en compte. Des engagements sont pris par les Nations auprès de l’ONU, et pour nous au sud, nous n’avons pas le choix pour accéder au Fonds vert climat afin de financer l’atténuation entre autres. Ce combat est quasi obligatoire même si Donal Trump annonce le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sans se soucier du déficit budgétaire africain de lutte contre le changement climatique », tempère le président de l’Ovseo.

Moctar FICOU / VivAfrik

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